Pourquoi la médecine du mode de vie n'est pas qu'une mode

Traditionnellement, l'observance thérapeutique est définie comme le respect des instructions médicales, notamment la prise des médicaments. Mais il faut voir les choses dans un contexte plus large. Certains facteurs comportementaux sont directement liés à notre santé. C'est notamment le cas du sevrage tabagique, de l'activité physique et des habitudes alimentaires. La moitié des patients atteints de maladies chroniques ne respectent pas rigoureusement cette observance thérapeutique. C'est encore plus vrai pour les facteurs comportementaux.

Dans ce contexte, la médecine du mode de vie vise à modifier les facteurs de risque modifiables par le biais d'actions susceptibles de faire évoluer favorablement et durablement le mode de vie.

Traditionnellement, la médecine du mode de vie se concentre principalement sur des facteurs plus faciles à influencer. Il suffit de penser au tabagisme, à l'alcool, à l'activité physique et aux habitudes alimentaires. Au niveau des facteurs tels que le contexte social et l'environnement, c'est déjà moins facile. Pourtant, de nombreuses personnes atteintes de maladies chroniques se trouvent en fait dans une situation sociale moins favorable.

La médecine du mode de vie est souvent associée aux soins personnalisés. Le fait que les patients soient considérés comme des partenaires de soins actifs, plutôt que de subir passivement les soins, constitue certainement une évolution positive. Cependant, pour obtenir les meilleurs résultats possibles, cette approche individuelle doit aller de pair avec des mesures de prévention aux niveaux de la société et des pouvoirs publics.

Enfin, la médecine du mode de vie risque de se voir emparée par un nombre croissant d'applications pseudoscientifiques et d'intérêts commerciaux. Il suffit de penser à toutes sortes de cours, de livres, de traitements, de suppléments, ... La médecine du mode de vie est avant tout une médecine où une évaluation médicale est et reste nécessaire.